CAHIER SPÉCIAL FRANCHISE – JOURNAL LES AFFAIRES – 19 FÉVRIER 2025 rédaction: Philippe-Jean Poirier
Maude Rodrigue, consultante en ressources humaines depuis une quinzaine d’années et franchisée de Soluflex (Photo: courtoisie)
FRANCHISES. En court-circuitant le développement de produits (ou de services) et la création d’une image de marque, les gens qui se lancent en affaires avec une franchise sont rapidement plongés dans le quotidien d’un entrepreneur : gestion des opérations et des employés, service à la clientèle et développement des affaires.
Maude Rodrigue est consultante en ressources humaines depuis une quinzaine d’années. En 2023, elle a acheté une franchise du réseau RH Soluflex, une entreprise qui accompagne et outille les conseillers RH désirant faire de la consultation auprès des PME. « En se tournant vers le modèle de franchise, une personne qui songe à se lancer à son compte en ressources humaines peut gagner de trois à cinq ans de temps et d’énergie », estime-t-elle.
Il faut dire que, dans son cas, la conseillère RH ne partait pas de zéro. Au moment de se joindre à Soluflex, elle dirigeait déjà une entreprise de trois employés, MezAfairs. Si elle a décidé d’acheter une première franchise au centre-ville de Montréal, c’est qu’elle voulait être accompagnée dans sa croissance. « Quand on part à son compte, ça va vite, on est beaucoup dans l’opérationnel, on a peu de temps pour la stratégie, explique-t-elle. Avec un franchiseur derrière nous, ça aide à mettre des processus en place. »
Maude Rodrigue explique que Soluflex l’a aidée à implanter un processus d’accueil des nouveaux employés (on boarding) et à gérer un programme de formation en continu pour tous ses franchisés. « Ça me permet de passer plus de temps sur le terrain à trouver de nouveaux clients, tout en peaufinant mon offre de services RH pour l’adapter aux besoins des PME », dit-elle. Maude Rodrigue compte aujourd’hui huit employés. Elle a consolidé sa clientèle sur le territoire montréalais en achetant une seconde franchise à Montréal-Est en 2024.
Un accélérateur
Rosanne Giguère, multifranchisée Subway et franchiseuse de SushiTaxi, souscrit elle aussi à l’idée que la franchise est un véritable accélérateur entrepreneurial. « On part d’une formule éprouvée, explique celle qui s’est associée à la célèbre marque de sous-marins en 2021. On enlève toute la portion de création de produits, création d’images, recherche et développement. Un franchisé peut être en opération en six à neuf mois. »
Pour elle, la franchise permet d’aller au cœur du ce qu’est l’entrepreneuriat. « C’est ce qu’on aime, en tant qu’entrepreneur ; c’est de développer notre marque et de la faire rayonner. Dans le domaine de la restauration, on peut devenir un service traiteur pour des hôtels ou pour des rencontres d’affaires. On peut s’impliquer dans les chambres de commerce locales. »
Comprendre son terrain de jeu
« Ce qui est au cœur de la franchise, c’est l’uniformité de l’expérience client, rappelle Frédéric Gilbert, avocat en droit de la franchise de Fasken. Que vous soyez à Chibougamau, à Sherbrooke ou à Québec, si vous entrez dans un commerce franchisé, vous devez avoir la même expérience client. » C’est ce qui explique que les franchiseurs sont généralement très stricts dans le choix des fournisseurs, dans la composition de l’offre de produit ou de services, ou dans l’utilisation de leur image de marque. Les franchisés doivent nécessairement en tenir compte.
« Quand on embarque dans le modèle de franchise, il faut comprendre son terrain de jeu, reconnaît Rosanne Giguère. Il faut comprendre la responsabilité qu’on a envers nos collègues franchisés. Il y a 5000 autres franchisés [Subway] qui utilisent le même logo que moi. Donc, il faut que je le respecte. » L’entrepreneure de Trois-Rivières ne manque pas d’utiliser les logos et le matériel publicitaire de la maison mère dans les nombreux événements sportifs que son entreprise multifranchisée commandite à l’échelle locale.
Dans le cas de Soluflex, le franchiseur demande — sans l’obliger — une certaine uniformité de l’offre de service ainsi que des honoraires demandés aux clients. « Le mot d’ordre, c’est d’offrir un service de qualité, explique Maude Rodrigue. Sachant cela, un franchisé ne pourrait pas décider demain matin de faire un service à trop gros rabais à l’ensemble de sa clientèle. » Par ailleurs, Soluflex offre de l’accompagnement et un argumentaire de vente pour ses franchisés qui commencent dans le domaine de la consultation.
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