Nous savons déjà que la franchise au Québec et par extension au Canada est un modèle très développé. Avec plus de 450 réseaux de franchises et près de 15 500 points de vente, la franchise est vaste et diversifiée si l’on se réfère à l’article du CQF écrit par Jean H Gagnon, le vaste et diversifié monde de la franchise au Québec.
Au sortir de la pandémie, les franchiseurs et les franchisés ont compris qu’il était difficile de faire des plans à long terme et que les deux maîtres mots ont été, communication et agilité. Voici quelques raisons qui expliquent en quoi le modèle de la franchise au Québec a encore de l’avenir.
- Ensemble nous sommes plus forts !
C’est dans ces moments de crise que le réseau prend tout son sens. En effet, la communication entre tous les services de la compagnie a permis de rassurer, de partager, de mettre en pratique des expériences et de les dupliquer rapidement. C’est une des forces de la franchise et de son modèle : tester, faire ses preuves et dupliquer.
- Être souple et agile
Faire preuve d’adaptabilité et de souplesse reste la façon de réussir à transformer les opérations rapidement et donc de rester agile. C’est une des difficultés des grosses organisations, très hiérarchisées et difficiles à réorienter. La conjoncture toujours plus incertaine et changeante, pousse les franchiseurs à trouver des solutions innovantes, à revoir les modèles d’affaires. L’avenir n’est plus garant du passé, il faut des organisations souples et agiles.
- L’ère de l’autonomie mesurée
Les deux dernières années ont montré deux modes opératoires. Une centralisation extrême des décisions qui ont sans doute permis de limiter la perte d’informations entre les intermédiaires. Ou bien une décentralisation mesurée, à savoir laisser plus de pouvoir décisionnaire au franchisé dans la mesure où les décisions prises soient en accord avec le franchiseur. Nous nous en allons vers plus d’autonomie mesurée : les franchisés auront certaines initiatives locales leur permettant d’agir plus rapidement selon les besoins. Ce qui est bon pour une région, l’est moins pour l’autre. Répondre au plus près des besoins du client local, qui mieux que le franchisé, impliqué dans sa communauté, est le mieux placé. Le franchiseur doit être à l’écoute et au service de son partenaire.
- Meilleure implication quand c’est son argent
Un autre élément prend encore plus de sens de nos jours : un franchisé qui a investi travaille pour faire fructifier son investissement. Son implication et sa volonté d’avoir un retour sur investissement rapide ne sont plus à démontrer. À l’heure où le Québec vit une pénurie de main d’œuvre sans précédent, couplé à la volatilité des salariés, pouvoir compter sur un réseau de partenaires franchisés qui seront présents pour tenir la franchise, est très rassurant. Là encore, le franchiseur se doit d’accompagner le franchisé dans ses défis locaux.
- Le marketing local
Nous le savons, le marketing local est certainement un des moyens de rendre la franchise encore plus performante et surtout, plus à l’écoute de la communauté locale. Le visage local de la franchise est représenté par son franchisé et ses initiatives locales en termes de marketing. La majorité des contrats impose un minimum d’investissement en marketing local et les meilleurs franchisés, sont souvent ceux qui animent la marque localement, soit par leur personnalité, par les actions de communication locales ou de bénévolats pour des actions caritatives. Comme les consommateurs au Québec sont enclins à consommer de plus en plus localement, le franchisé, par ses actions devient le porte-parole de la marque dans sa communauté. C’est aussi une certaine responsabilité vis-à-vis du franchiseur.
- Les régions éloignées
Le Québec est un vaste territoire et voici donc un autre élément encourageant et favorisant le développement d’un réseau en franchise. En revanche, plus la région est éloignée du centre de décision, plus la qualification du franchisé est cruciale. En effet, dans un territoire où la marque n’est pas encore implantée, le rôle du franchisé est très important. Bien que le franchiseur lui apportera son soutien à l’ouverture et son support par la suite, l’implication du franchisé, son réseau, ses connaissances des codes locaux, sont des atouts précieux conduisant l’accélération de la notoriété et par conséquent de faire de la franchise un succès.
En somme, la franchise au Québec et son modèle d’affaires a encore un bel avenir. On le voit avec la diversification des modèles par secteur d’activité (restauration, services à la personnes, automobiles, services aux entreprises…), mais également à travers les différents types de contrats (franchises, exploitation, licence, affiliation…) que propose cette formule.
À ce titre, les contrats doivent toujours évoluer, être mis à jour et doivent aussi s’adapter aux nouvelles réalités comme par exemple le commerce en ligne, les formules de co-investissements…
Le Conseil québécois de la franchise, ses membres, ses experts sont là pour répondre aux besoins des franchiseurs et franchisés et apporter un œil objectif sur la situation du franchisage au Québec.
écrit par Xavier Chambon